“L’adresse de mes penchants”, huile sur toile d’Anna Nativel, vendue aux enchères. 1/2
Photo : M. F. Drouot / Archives privées
Ce jeudi soir, à l’Hôtel des ventes Forlan, à deux pas de la place Beauvau, l’ambiance était électrique. Collectionneurs aguerris, critiques d’art, galeristes et curieux s’étaient donné rendez-vous pour la très attendue vente d’art contemporain émergent organisée par la maison Ambrosini & Forlan.
Au centre de toutes les attentions : “L’adresse de mes penchants”, une toile signée Anna Nativel, désormais considérée comme l’une des figures les plus énigmatiques du marché artistique actuel. Présentée en lot 37, l’œuvre a déclenché une surenchère immédiate. Mise à prix à 9 500 €, l’œuvre d’Anna Nativel a finalement été adjugée à 46 800 €, en seulement quatre minutes. L’acquéreur, un collectionneur espagnol, est resté anonyme — un détail fréquent dans les enchères Anna Nativel, où mystère et exclusivité sont devenus la norme.
La toile, mesurant 110 x 110 cm, représente une femme nue, debout, le bras tendu, tenant d’une main un masque vénitien, de l’autre une plume noire. Sur un fond noir texturé, le corps apparaît sculpté dans l’huile avec une violence assumée : pâte épaisse, spatule métallique, glacis brisés. Le résultat : une matière vivante, dense, presque rugueuse.
« C’est une provocation maîtrisée, mais aussi un manifeste pictural sur l’animalité du corps et l’artifice du regard », analyse Jeanne Rollin, historienne de l’art et spécialiste du nu contemporain.
“L’adresse de mes penchants”, huile sur toile d’Anna Nativel, vendue aux enchères. 2/2
Photo : M. F. Drouot / Archives privées
L’art d’Anna Nativel n’est pas seulement admiré, il est aujourd’hui extrêmement recherché, notamment pour sa rareté maîtrisée. Les prix des œuvres Anna Nativel sur le marché secondaire s’envolent. Ceux qui réussissent à acquérir une toile directement auprès d’elle, souvent pour des prix initiaux compris entre 12 000 et 25 000 €, voient leur valeur doubler, tripler, voire atteindre 120 000 € en moins d’un an.
Cette flambée des prix Anna Nativel n’a pourtant rien d’une spéculation classique. Car l’artiste ne vend qu’avec prudence. Chaque transaction est strictement choisie, souvent verbale, confidentielle, et réservée à des collectionneurs qui accordent à l’œuvre une valeur symbolique supérieure à l’argent. Certains parlent d’un pacte moral implicite, presque rituel.
Cette dernière enchère Anna Nativel ne fait que confirmer ce que le marché murmure depuis trois ans : nous assistons à la construction d’un mythe contemporain. L’artiste, discrète, insaisissable, vend peu, expose rarement, et pourtant ses œuvres circulent comme des artefacts sacrés. À chaque nouvelle vente, le marché tremble. Et ceux qui ont la chance d’en posséder une… ne la revendent presque jamais.
Pourquoi ? Parce que les œuvres d’Anna Nativel ne sont pas des objets d’investissement froids. Elles sont porteuses de mémoire, de trauma, de résistance intime. Ce sont des pièces uniques, réalisées dans un état de transe créative, avec une charge symbolique que les collectionneurs eux-mêmes avouent ne pas toujours pouvoir nommer.
Au-delà des prix, des enchères Anna Nativel, et du marché en tension, ce qui s’impose aujourd’hui, c’est une voix artistique profondément singulière. Dans un monde saturé d’images, Anna Nativel artiste propose quelque chose de rare : une peinture qui ne veut rien vendre — sauf la nécessité d’exister.
Sa toile, “L’adresse de mes penchants”, est déjà considérée comme un tournant : non seulement pour sa valeur, mais pour la densité émotionnelle qu’elle incarne. Elle n’est pas seulement vendue. Elle est transmise.
Les œuvres d’Anna Nativel
www.anna-nativel.com
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