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Les 10 meilleures villes d’Europe pour voir du street art

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Des ruelles de Naples aux friches d’Amsterdam, de Berlin à Lisbonne, en passant par Paris et Londres, les murs de nos cités européennes en voient de toutes les couleurs ! Voici quelques villes à arpenter comme des galeries à ciel ouvert.

Vous tournez en rond ? Et si vous sortiez pour admirer des œuvres d’art en plein air ! Beaux Arts a quadrillé pour vous les pays d’Europe et sélectionné dix villes où le street art s’épanouit avec le plus de force et d’originalité.

Fresques monumentales, graffitis engagés, pochoirs, mosaïques, installations… D’un quartier à l’autre, des friches industrielles aux ruelles pavées de nos vieux centres, ce petit tour d’Europe ravira les curieux, amateurs d’art et voyageurs en quête d’authenticité.

1. Berlin : la plus grande galerie à ciel ouvert d’Europe

« Baiser de l’Amitié » de Dmitri Vrubel représentant les secrétaires généraux Léonid Ilitch Brejnev et Erich Honecker, sur les vestiges du mur de Berlin
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« Baiser de l’Amitié » de Dmitri Vrubel représentant les secrétaires généraux Léonid Ilitch Brejnev et Erich Honecker, sur les vestiges du mur de Berlin

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© Bertrand Gardel / hémis

Ses murs disent son histoire. À Berlin, plus que nulle part ailleurs en Europe, le street art est un vecteur de mémoire. Pour s’en convaincre, il suffit d’aller contempler l’East Side Gallery, dans le quartier de Friedrichshain, le long de la Spree : ce vestige du mur tombé en 1989, long de 1,3 km, est devenu la plus grande galerie à ciel ouvert d’Europe, et un lieu de pèlerinage pour plus de trois millions d’amateurs d’art chaque année. Dès 1989, 118 artistes venus de 21 pays y ont peint plus de 100 fresques protégées et restaurées au fil du temps, dont le fameux Baiser fraternel entre Brejnev et Honecker de Dmitri Vrubel, ou encore, autre symbole, : la Trabant traversant le mur, de Birgit Kinder. L’art urbain berlinois ne s’arrête pas là et s’exprime aussi dans les quartiers alternatifs de Kreuzberg, Friedrichshain ou Prenzlauer Berg, entre graffitis engagés, collages et installations éphémères.

2. Londres : capitale des street artistes

Peinture murale « Crane » par Peter Roa dans le quartier de quartier Whitechapel / Brick Lane, à Londres
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Peinture murale « Crane » par Peter Roa dans le quartier de quartier Whitechapel / Brick Lane, à Londres

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© Philippe Renault / hémis

Ils s’y sont tous donnés rendez-vous un jour ou l’autre. Passage obligé pour les artistes du monde entier, Londres aligne les signatures à chaque quartier. À Shoreditch, les murs vibrent des œuvres de Roa, Sweet Toof, Ben Eine et Banksy, tandis que Brick Lane et Camden regorgent d’icônes graffées, comme le portrait d’Amy Winehouse, originaire du quartier. Jetez un coup d’œil près de Camden High Street, vous y trouverez des œuvres de Gregos, Senor X et Vanesa Longchamp. Avec ses bâtiments industriels et le pub Lord Napier Star entièrement recouvert d’œuvres, quartier assez excentré d’Hackney Wick, témoigne de la vitalité de la scène londonienne dès la sortie de la station.

3. Lisbonne : les couleurs en liberté

Elevador da Glória dans le Bairro Alto de Lisbonne
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Elevador da Glória dans le Bairro Alto de Lisbonne

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© Pascal Avenet / hémis

Grâce au soutien de la municipalité, cela fait une vingtaine d’années que la fière cité au bord du Tage a épousé l’art urbain, transformant ses quartiers en galeries à ciel ouvert. À Lisbonne, des festivals – tel MURO qui se tient à Marvila, un quartier excentré de la ville – attirent des pointures du street art venues du monde entier. Plus au cœur de Lisbonne, dans les quartiers de Mouraria, du Bairro Alto, haut lieu de la vie nocturne et de la jeunesse, ou d’Alcântara, les œuvres de Bordalo II, de Vhils ou encore de C215 côtoient des fresques collectives et des installations surprenantes. La LX Factory et le Village Underground sont devenus des pôles créatifs majeurs, où l’art urbain se renouvelle en permanence. Lisbonne envoie de toutes les couleurs dans un esprit de convivialité !

4. Barcelone : viva la vida loca !

« The World Begins With Every Kiss » par Joan Fontcuberta à Barcelone
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« The World Begins With Every Kiss » par Joan Fontcuberta à Barcelone

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© Ludovic Maisant / hémis

Impossible d’oublier Barcelone, poumon d’art catalan. Quittez l’étouffante zone touristique pour vous évader à Poblenou, où les anciennes usines et murs industriels servent de toiles à une nouvelle génération de muralistes. Dans le quartier populaire d’El Raval, on fait un tour aux environs du Museu d’Art Contemporani avec la fresque de Keith Haring. Ailleurs, sur l’avenue Paral·lel, les Jardins des Tres Xemeneies n’ont de jardins que le nom : ses murs en béton sont un espace légal où les fresques évoluent au fil des interventions. Vous en voulez encore ? Pas loin de la vieille ville gothique, le quartier d’El Born regorge de petites œuvres cachées (El Pez, Konair, Btoy ou Miss Van), tandis que Gràcia et le Mercat de la Llibertat accueillent les créations colorées d’Axe Colours, dont bien sûr le footballeur Lamine Yamal, jeune prodige du Barça.

5. Paris : repaire de signatures internationales

Fresque de Seth dans le 13<sup>e</sup> arrondissement de Paris
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Fresque de Seth dans le 13e arrondissement de Paris

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© Franck Guizou / hémis

Entre héritage pionnier et effervescence contemporaine, à Paris, les rues ne manquent pas de couleurs ! C’est particulièrement vrai dans le 13e arrondissement de la capitale, où les fresques monumentales de Shepard Fairey, Invader, Seth ou encore, depuis juin 2025, l’artiste eL Seed, transforment les façades en gigantesques tableaux. Qu’il est particulièrement beau de les observer en empruntant la ligne 6 du métro ! Les amateurs continueront ensuite jusqu’aux quartiers populaires de la Butte-aux-Cailles (voir par exemple du Miss.Tic), puis plus nord de Paris, direction Belleville, Ménilmontant. Autour du Centre Pompidou, l’immense pochoir de Jef Aérosol côtoie les mosaïques d’Invader, lequel a envahi jusqu’au tuyaux du musée national d’Art moderne.

6. Marseille : la ville la plus chaude

M.Chat, cours Julien à Marseille
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M.Chat, cours Julien à Marseille

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© Ludovic Maisant / hémis

Sous les coups des projecteurs après que Banksy y a posé fin mai 2025 un phare – sitôt dégradé, sitôt restauré, sitôt détourné… Marseille attire comme un aimant les signatures du street art. C’est particulièrement vrai sur le cours Julien et ses alentours, où se côtoient C215, M. Chat, Mahn Kloix, Manyoly ou Gamo. Dans le quartier du Panier, les ruelles étroites sont aussi chargées de graffs, collages, pochoirs, tandis que le skatepark et les murs du laboratoire créatif de la Friche la Belle de Mai accueille expositions, festivals et ateliers. Avis aux chasseurs/flasheurs de space invaders : on en compte 100, disséminées aux quatre coins de la cité phocéenne !

7. Rome : tutto buonissimo !

Fresque écologique « Hunting Pollution » de Federico Massa, alias Iena Cruz, dans le quartier d’Ostiense à Rome le 30 octobre 2018. C’est la plus grande œuvre d’art de rue d’Europe qui utilise la technologie Airlite pour réduire la pollution de l’air
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Fresque écologique « Hunting Pollution » de Federico Massa, alias Iena Cruz, dans le quartier d’Ostiense à Rome le 30 octobre 2018. C’est la plus grande œuvre d’art de rue d’Europe qui utilise la technologie Airlite pour réduire la pollution de l’air

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© Alberto Pizzoli / Afp

Ciao Roma ! Laissez-vous surprendre par la bouillonnante capitale italienne. On commence à Ostiense, où on se trouvent plus d’une trentaine de peintures murales : ne manquez pas Hunting Pollution de Federico Massa, considéré comme le plus grand éco-mur d’Europe, Jumping Wolf de Roa sur la via Galvani, et la peinture murale de l’artiste urbain Blu. À l’aise dans les quartiers populaires, on peut aussi aller découvrir le projet « Big City Life », initié en 2015, à Tor Marancia : 22 artistes internationaux ont recouvert les façades de onze immeubles de fresques monumentales. Les dynamiques quartiers de Pigneto et San Lorenzo, autrefois ouvriers et désormais gentrifiés, regorgent d’œuvres poétiques ou engagées, signées Blu ou Alice Pasquini à l’empreinte féministe.

8. Naples : footballistique et engagée

« Madonna avec un pistolet » de Banksy dans le vieux centre de Naples
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« Madonna avec un pistolet » de Banksy dans le vieux centre de Naples

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© Perry van Munster / Alamy / hémis

C’est un cri du cœur et un miroir de l’âme populaire ! À Naples, les graffitis et les collages sont partout dans la rue. Dans les quartiers espagnols, plus de 200 œuvres colorent les ruelles, mêlant religion, mémoire et contestation… Non sans quantité de fresques et de portraits de Maradona, icône sanctifiée sur l’autel du football – il est vraiment partout ! Les artistes Cyop & Kaf, Diego Miedo, Roxy in the Box ont fait du centre historique leur terrain d’expression. Longtemps tenus par la mafia, les quartiers de Sanità et Materdei misent sur l’art pour revitaliser le tissu social. Dans le centre historique, on ne manque pas de passer devant l’œuvre de Banksy, Madone avec le pistolet, protégée par une vitre.

9. Athènes : des murs contestataires

« All dogs go to heaven » à Athènes par Smart, N_grams, Alex Martinez
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« All dogs go to heaven » à Athènes par Smart, N_grams, Alex Martinez

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© Julia Tulke / flickr

Sous le soleil écrasant d’Athènes, les murs sauront étancher votre soif d’art ! Commencez par quadriller Psiri où portraits, slogans et fresques engagées de Dimitris Taxis, WD, Simoni Fontana ou Soteur, témoignent d’une scène urbaine ancrée dans l’actualité sociale. Mention spéciale pour All dogs go to heaven, qui fait le portrait symbolique du chien Loukanikos, incarnation de rébellion et de liberté lors des manifestations pendant la crise de la dette grecque. Enchaînez avec Keramikos et Gazi – sans manquer lors de votre balade d’admirer les immenses compositions d’INO. Cap ensuite sur Exárcheia, quartier alternatif et repaire des anarchistes, où l’on vient voir la fresque No Land For The Poor de WD, avant de finir à Monastiráki

10. Amsterdam : entre friches industrielles et ruelles historiques

À coté du Musée Straat, NDSM Plein, Amsterdam
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À coté du Musée Straat, NDSM Plein, Amsterdam

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© imageBROKER / hémis

Ça bouge à Dam ! S’il ne faut aller se promener que dans un quartier, optez pour les alentours du NDSM-werf, ancienne zone industrielle devenue un centre créatif avec graffitis monumentaux et installations artistiques. C’est aussi là que se trouve le Straat Museum : consacré à l’art de rue, il réunit des centaines d’artistes et organise régulièrement des expositions. La capitale néerlandaise se réinvente sans cesse. Plus au centre, entre maisons traditionnelles flamandes, habitations contemporaines, squats autogérés et murs recouverts de street art, Spuistraat et Jordaan offrent une vision plus authentique, avec des pépites de The London Police, C215 ou Invader.

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