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Archive vidéo : quand les artistes transformaient le mur de Berlin en musée à ciel ouvert

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Publié le , mis à jour le

9 novembre 1989, en Allemagne : lors d’une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement est-allemand, qui semble peu sûr de lui, fait l’annonce d’une réforme permettant aux citoyens de la RDA de demander librement des visas pour voyager à l’étranger. Il n’en fallait pas plus pour que des milliers d’entre eux se ruent spontanément aux différents points de passages qui finissent par céder… Le mur de Berlin tombe devant les caméras du monde entier.

Symbole de la guerre froide et de la division qui régnait en Europe depuis 28 ans, son histoire est retracée jusqu’au 28 septembre dans l’exposition « Le Mur de Berlin. Un monde divisé » à la Cité de l’architecture et du patrimoine. Lorsque l’on jette un œil aux images d’archives, on est frappé de voir que ce colosse de béton témoigne aussi, dans sa forme, des contrastes saisissants entre les deux blocs : recouvert de fresques colorées et de messages de paix à l’Ouest, le mur était en effet resté entièrement gris à l’Est où toute velléité artistique était sévèrement réprimée par de lourdes peines d’emprisonnement.

Un Français à l’origine des fresques

« Je ne peux pas dire que c’est beau. Ce mur a été le symbole de l’ignorance. »

Leo Wolf

Peintre français installé à Berlin-Ouest, Thierry Noir (né en 1958) fait partie des premiers artistes à avoir investi le mur. Quelques jours après la chute de ce dernier, il passe avec ses pinceaux à l’Est, où une entreprise de l’Hexagone a mis à disposition des centaines de pots de peinture. Suivi par les caméras de la télévision française, on le retrouve à l’œuvre, occupé à peindre des bananes sur le béton brut. Au journaliste interloqué par ce motif, il rappelle qu’il s’agit d’un fruit jusqu’alors introuvable de ce côté du mur, comme bon nombre d’autres produits importés de territoires lointains.

« Mur maudit »

Le reportage montre que de nombreux artistes est-allemands lui ont emboîté le pas, même « s’ils ont hésité pendant longtemps à peindre sur ce mur maudit pendant 28 ans », raconte la voix off. L’un d’eux, Leo Wolf, témoigne : « Je ne peux pas dire que c’est beau. Ce mur a été le symbole de l’ignorance. On nous l’a présenté comme un rempart contre le fascisme, mais c’était pour priver les gens de liberté et c’était une œuvre de guerre. » Si plusieurs tronçons du mur de Berlin ont été conservés, le plus célèbre (et le plus long) d’entre eux demeure aujourd’hui l’East Side Gallery dont les fresques colorées lui valent régulièrement le surnom de « musée à ciel ouvert ».

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Le Mur de Berlin. Un monde divisé

Du 14 mai 2025 au 28 septembre 2025

www.citedelarchitecture.fr

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East Side Gallery - Berlin

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